Bloody Creek est un lieu de mémoire de deux affrontements militaires entre les Britanniques, d’une part, et les Acadiens et leurs alliés autochtones, d’autre part.
La première bataille a lieu en juin 1711 alors que les Britanniques occupent le fort d’Annapolis Royal, anciennement Port-Royal.
Pour dissuader les Acadiens de venir en aide aux garnisons britanniques, le gouverneur général de la Nouvelle-France nomme Bernard Anselme d’Abbadie de Saint Castin à titre de commandant des Premières Nations et des forces françaises. Saint Castin et les guerriers autochtones, surtout des Abénaquis et des Malécites, passent l’hiver 1710-1711 à lancer des attaques contre le fort et à menacer les Acadiens collaborant avec les Britanniques.
L’approvisionnement en matériaux de construction pour réparer les fortifications devient un problème sérieux. En juin 1711, le capitaine David Pidgeon mène un détachement de soldats en amont de la rivière pour forcer les Acadiens récalcitrants à se plier aux ordres des Britanniques de leur fournir du bois.
L’expédition remonte la rivière à bord d’une baleinière et de deux plates jusqu’au lieu qui sera nommé plus tard Bloody Creek, à juste raison. Les guerriers autochtones, pour la majorité des Abénaquis, passent à l’attaque. Tous les hommes à bord de la baleinière sont tués, sauf un, tandis que ceux à bord des deux plates sont tués, blessés ou fait prisonniers.
La seconde bataille se déroule en décembre 1757 alors que les forces britanniques occupent encore une fois le fort d’Annapolis Royal. Les Acadiens ayant réussi à fuir lors de la Déportation forment des groupes de résistance et empêchent la garnison de sortir du fort.
L’affrontement a lieu à la suite d’une attaque contre un groupe de britanniques ayant été dépêchés pour couper du bois de chauffage. Un détachement britannique de plus grande envergure est ensuite organisé pour libérer les prisonniers. Le matin du 8 décembre, au moment de traverser le pont sur la rivière René Forêt (maintenant Bloody Creek), les Britanniques subissent l’assaut et battent en retraite vers Annapolis Royal en laissant derrière la plupart des soldats morts et blessés.
Photos : Pauline NaillonÀ ne pas manquer : la plaque commémorative érigée en 1932 sur ce Lieu historique national.