Longtemps appelé French Cross, le village de Morden et sa croix témoignent de la lutte d'un peuple pour leur survie.
C'est en effet sur cette plage, durant l'hiver 1755-1756, que 300 Acadiens en provenance de Belle-Isle se réfugient dans le but d’échapper à la Déportation.
L'hiver est rude, entre abris de fortune et lutte pour trouver de quoi manger. Moins d’un tiers d’entre eux survivent à cet hiver difficile. Au printemps, avec l'aide des Mi'kmaqs, les survivants se rendent au Cap Chignectou puis à l'isthme de Chignectou dans le but éventuel de gagner Québec.
Avant de quitter Morden, ils érigent une croix de bois qui résiste jusqu’en 1820. Une nouvelle croix est érigée par John Moore Oprin en 1887. En 1924, une croix plus solide est construite avec des pierre à l’emplacement de la croix actuelle, érigée en 1964 à partir de galets trouvés sur la plage de Morden.
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Un peu d'histoire
Pendant la Déportation, certains Acadiens en provenance de Belle-Isle cherchent à traverser la baie de Fundy dans le but de joindre d'autres Acadiens parvenus à se réfugier dans l'isthme de Chignectou et éventuellement gagner Québec.
Mené par Pierre Melanson et sur les conseils des Mi’kmaqs, les Acadiens traversent la montagne du Nord et se rendent à Morden après un arrêt meurtrier à Aylesford, surnommé plus tard cimetière français.
Malgré la fatigue et la faim, Pierre Melanson et un jeune autochtone continuent leur traversée jusqu'au Cap Chignectou, à 26 km de distance. Ils reviennent cependant à Morden, où Pierre Melanson meurt dès son arrivée.
Les quelques survivants de ce terrible hiver continuent leur périple jusqu'au Québec. Avant de partir, ils érigent une croix de bois en l'honneur de leurs compagnons disparus.